Avec ou sans emploi, grève générale !

19 mai : occupation d’une annexe du conseil général à Pamiers par le CAFCA, collectif de précaires.

Ce jeudi 19 mai 2016, à Pamiers en Ariège, dans le cadre du mouvement social contre la réforme du code du travail, le collectif d’autodéfense face au contrôle de l’administration (CAFCA), a appelé à une action contre les commissions de solidarité territoriale (C. S. T. , anciennement C. L. I.).
Ces CST sont une sorte de tribunal qui ne dit pas son nom. Elles visent à « sortir les bénéficiaires du R. S. A. du dispositif », selon l’expression consacrée, c’est à dire les laisser crever la gueule ouverte. On y est convoqué seul, face à une demi-douzaine d’agents bureaucratiques de tous poils (représentants du conseil général, assistants sociaux, agents de pôle emploi, etc.), pour se justifier sur l’ « évolution de sa situation », sous la menace d’une suspension immédiate du R. S. A.
Les bureaucrates ayant lâchement fui leurs locaux malgré la présence de quelques vigiles vite balayés, la quarantaine de personnes présentes ont décidé, dans la bonne humeur et la plus grande détermination, de rédiger le communiqué que voici :

« Communiqué

Aujourd’hui, jeudi 19 mai 2016, des chômeurs, chômeuses, travailleurs, travailleuses, précaires, intermittent.e.s du travail, en grève, occupent les bâtiments de l’ADS, annexe du Conseil Général à Pamiers (09), lors de contrôles CST.

Dans le cadre du mouvement social contre la réforme du droit du travail, nous réclamons :
1. L’abolition des CST, tribunaux pour RSAstes qui visent à les contrôler et à les radier ;
2. La suppression de la loi El Khomri ;
3. L’abolition du salariat ;
4. La suppression de tous les contrats (de location, d’assurance, de travail, de mariage, d’insertion), compte tenu de l’inégalité des contractants ;
5. L’augmentation de 50 % du RSA durant les six prochains mois, avant l’abolition de l’argent ;
6. La fin de l’état d’urgence ;
7. Le retrait des troupes françaises de tous les théâtres d’opération ;
8. L’auto-dissolution de la police et de l’armée ;
9. L’abolition des frontières ;
10. La libération de tous les prisonniers ;
11. La fin du patriarcat.

En l’absence de la satisfaction de toutes ces revendications fort raisonnables, nous déclarons la grève générale. »

Voici le tract qui y fut par ailleurs diffusé, ainsi qu’à la manifestation de l’après-midi à Pamiers.

« Chômeuses, chômeurs, précaires... travailleurs ?

La loi travail est une attaque contre tous les travailleurs, y compris ceux qui n’ont pas d’emploi, momentanément ou non, chômeurs et chômeuses, RSAstes, galériens, intermittents du travail...

Cette catégorie floue représente une part de plus en plus grande de la population. Et si une partie de ces « précaires » peut encore plus ou moins avoir comme perspective de trouver un travail, ce sera le plus souvent un boulot de merde sous payé, et, avec la loi « travail », il sera encore plus facile aux patrons de les virer. Sans parler de tous celles et ceux à qui on a fait renoncer à l’idée de bosser de manière déclarée, et qui enchaînent les boulots au black.
Les capitalistes ont besoin de cette « armée de réserve » de galériens qui tapent à la porte des boites : ça leur sert à ajuster la quantité de main d’œuvre et à faire pression sur tout le monde pour qu’on ne revendique rien, afin de maintenir les salaires les plus bas possibles.
Les seuls boulots possibles se trouvent dans les agences d’intérim. On est prévenus au dernier moment, pour les travaux les plus durs. On a besoin de manger, donc on trouve du « travail alimentaire », déménageur, manutentionnaire, saisonnier, aide à domicile... On n’a pas choix le sur les horaires, pas le choix sur la mission, et avec cette loi « travail » on nous promet encore pire : fin du paiement des heures sup par exemple.

Notre faiblesse est dans notre isolement.
Quasiment tout passe par internet, on ne se croise plus au Pôle emploi, on ne discute plus entre nous. Pourtant, les chômeurs sont nombreux à être contre la loi travail. Il est nécessaire de combattre cet isolement, de se retrouver pour s’entraider, aider les autres secteurs en lutte, dépasser les conditions particulières.
Les chômeurs, RSAstes et compagnie reçoivent des allocations ; mais en échange il faut sans cesse subir des pressions, se justifier, faire des stages à la con, endurer des contrôles à domicile, etc. : on est toujours suspect.
Pour maintenir cet état de fait, il faut opposer les deux catégories. On fait donc croire aux prolos « actifs » que si les chômeurs n’ont pas de travail, c’est qu’ils « ne veulent pas travailler » alors même que de l’avis des « conseillers », du travail, il n’y en a pas. Les allocations, c’est une partie du salaire global qui revient aux travailleurs, qu’ils soient occupés (sécurité sociale, allocs familiales) ou non (chômage, RSA, retraites, bourse d’études...).
La destruction, année après année, du système d’allocations, est une attaque sur le salaire global et concerne donc aussi bien les travailleurs avec emploi que ceux qui n’en ont pas.

Il est vital de briser cette division : une attaque contre les chômeurs est une attaque contre les travailleurs et inversement. Et avec la loi travail, c’est encore plus de travailleurs qui sont jetés au chômage.

AVEC OU SANS EMPLOI, GRÈVE GÉNÉRALE ! »

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