Le planning familial 31 est en danger

40 ans que l’on ne risque plus la prison pour avoir avorté. 40 ans que quand même les femmes galèrent pour avoir recours à ce droit élémentaire, choisir d’avoir un enfant ou pas quand elles le veulent. Le planning familial est un élément indispensable pour que ce droit ne soit pas qu’une coquille vide et ce n’est pas tout... Retour sur une institution fragile et sur les moyens de la consolider.

40 ans de loi Veil et c’est pas gagné

Malgré ce qu’on entend souvent l’égalité homme femme n’est pas encore une réalité effective sur pas mal de domaine, au travail, sur les tâches domestiques, face aux violences et sur la sexualité. La dépénalisation de l’avortement [1] n’a pas résolu complétement la question de l’accès à l’avortement. Comment s’informer ? Comment prendre la décision ? Comment savoir ce qui nous arrive ? Parfois l’environnement familial, amical ou conjugal ne permet pas d’avoir des réponses et encore moins du soutien.

Heureusement y’a le Planning

A Toulouse pour une ville de plus de 400 000 habitant.e.s, ce sont 3 salariées qui assurent cette tâche indispensable [2], avec une vingtaine de bénévoles, c’est peu d’autant que le Planning est départemental est devrait assurer un travail à l’échelle du département. Les pouvoir public font comme si l’égalité allait arriver comme ça, à force de dire qu’elle existe. Bien au contraire, il semblerait que la bataille semble loin d’être gagnée.

L’avortement n’est qu’une des facettes de l’activité du planning

Qui plus est l’action du planning ne s’arrête pas là. C’est aussi un accompagnement général sur la contraception, l’animation de groupes de parole pour les femmes ayant vécu un viol, des animations collectives, des interventions dans les écoles. Et c’est pas grand chose face à l’ampleur de la tâche. L’accès à la contraception, l’accès à l’avortement, la prise de parole sur sa sexualité n’est pas une chose facile. Il faut du temps pour écouter, du temps pour parler, du temps pour accompagner...
Plus de 115 personnes reçues en moyenne tous les mois en plus des interventions dans les établissements scolaires et autres structures.

Des subventions trop faibles et trop chronopages

Comme beaucoup d’associations le planning doit multiplier les dossiers tous les ans pour assurer son financement. De plus en plus ce sont des actions précises qui sont financées, c’est à dire à chaque fois un dossier de demande et un bilan, sans que jamais ce travail administratif ne soit pris en compte. Seulement 20% du budget total est assuré pour trois ans, tout le reste est renouvelé chaque année sous condition. Des subventions qui n’ont pas augmentés depuis des années et sont clairement insuffisantes. Le planning traine depuis deux ans un déficit de 20 000E. A Bordeaux le planning compte 7 salarié.e.s, 22 à Marseille, en comparaison le planning de la haute Garonne parait plus dimensionné pour Colomiers que pour l’ensemble du département.

Une mauvaise gestion passée qui n’arrange rien

On le sait le monde associatif est souvent mauvais élève sur le droit salarial. La précédente équipe du planning à Toulouse a eu une gestion qui a amenée trois salariées d’alors à porter plainte au prud’homme. Ces plaintes ont suivis leur cours et maintenant qu’une nouvelle équipe est installés, tant au niveau du CA que des salariées, la facture tombe maintenant et elle est salée, 31 000 E. Au vu de la structure de financement de l’association, en majorité sur des actions, il est impossible de provisionner pour faire face à une charge de cette ampleur. Ainsi, si la charge est importante elle souligne aussi la précarité des financements au lance pierre.

Maintenant on fait quoi

Ce sont prêt de 500 personnes qui ont défilées à Toulouse pour défendre ce droit fondamental et soutenir le planning familial. Malheureusement, ce ne sera sans doute pas suffisant pour convaincre les pouvoirs publics de mettre la main à la poche. Il est nécessaire de se mobiliser encore, pour pérenniser une structure indispensable à l’égalité homme-femme. Des nouvelles actions sont à venir en attendant, une pétition est en ligne, ainsi qu’un appel à don. C’est 51 000 euros qui doivent être trouvé très vite si on ne veut pas que cette structure ferme purement et simplement.

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P.-S.

Plus d’info sur le site du planning 31

Notes

[1dépénalisé n’est pas légalisé, c’est simplement une parenthèse ouverte par le législateur. Désormais vous ne serez plus punis pour ça mais pour autant on ne se prive pas de le considérer comme quelque chose de grave potentiellement condamnable. De là un encadrement stricte de son application (délais, autorisation etc...). On imagine pas de telle contrainte sur la vente de préservatif ou sur les opérations du genoux...

[2Pour en savoir plus écouter l’émission du front du lundi Avortement le parcours de la combattante où une salarié du planning raconte un peu le travail fait à ce niveau là.

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