Après 18h, les violences ne sont pas mises en pause.
Après 18h, on rentre du travail et on en commence un autre : il faut s’occuper des enfants, du repas, du ménage.
Après 18h, on sort de cours et on s’enferme parfois dans des familles violentes, lesbophobes ou transphobes.
Après 18h, on est seul-e avec nous-même, nos angoisses et le poids des violences et de l’exploitation que nous subissons tous les jours.
Après 18h, on commence à ne plus se souvenir de la vie d’avant.
Et pourtant, la vie d’avant, ce n’était pas non plus le rêve !
Si nous avions plus de liberté et de vie sociale, nous n’oublions pas qu’en tant que femmes et minorités de genre, l’espace public ne nous appartenait déjà pas.
Celleux d’entre-nous qui entretiennent des relations non-hétérosexuelles se cachent dans la rue, par peur d’être agressé-e-s.
Celleux d’entre-nous qui sont des personnes trans ou non-binaire calculent leur trajet, lieu de destination, et heure de sortie.
Celleux d’entre-nous qui sont des femmes ou perçues comme telles subissent du harcèlement sexuel quotidien, partout, ne peuvent prendre un transport en commun ou aller dans un bar sans risquer d’être insulté-e-s ou agressé-e-s.
Celleux d’entre-nous qui sont racisé-e-s subissent constamment du racisme, sont exotisé-e-s, insulté-e-s, dévalorisé-e-s.
Si nous reprenons la rue le 5 mars au soir, malgré le couvre-feu, ce n’est pas pour réclamer un retour à la normale.
Nous voulons qu’avant comme après 18h, l’espace public soit débarrassé de toute marque de privatisation par le marketing capitaliste et ne soit plus le territoire de prédation du machisme, et qu’il appartienne à toustes, qu’il soit un lieu de créations, de solidarités, d’entraide et de vie collective !
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