Programme de la Bibliothèque Anarcha-Féministe, local Au Chat Noir (33 rue Puget)

Comme toujours, les activité et emprunts à la BAF sont à prix libre et non nécessaire. Cependant, c’est un peu galère pour payer le loyer en ce moment, si vous avez les moyens de nous laisser quelque chose, pensez-y ! :)

Arpentage : Pédagogie des opprimés, lun. 8 mai, 14h30.

L’arpentage est une pratique de lecture collective mise en place par les ouvrier.e.s dans les années 1970. Elle consiste à diviser un livre en autant de partie qu’il y a de participant·e·s, puis chacun·e lit sa partie de son côté et restitue ensuite aux autres ce qu’iel a envie de restituer de ce qu’iel aura lu. Ce qui donne de très chouettes discussions !

Selon Paulo Freire, l’éducation doit permettre aux classes dominées d’acquérir des savoirs émancipateurs pour changer leurs conditions de vie. Toute sa vie, il a ainsi participé à construire une « éducation populaire libératrice » réunissant des « éducateurs-apprenant » et des « apprenant-éducateurs » qui dialoguent ensemble pour développer de nouveaux savoirs critiques et se conscientiser les un.es les autres. Cette « pédagogie des opprimés » a pour objectifs de lutter à la fois contre les inégalités et pour transformer la société.

Si vous le souhaitez, vous pouvez amener quelques petites choses à boire ou grignoter.

10 places. Inscriptions : bibli_afem@riseup.net

Reprendre “Le féminisme et la question trans” de Claude Habib par Axel Raingeard, Jeu. 11 mai, 19h (ouverture 18h30)

La place des personnes trans dans le féminisme est un sujet d’une actualité brûlante. D’obscur débat au sein des milieux féministes elle est devenue un sujet courant dans les médias traditionnels en un temps record donnant un visibilité sans précédant au discours terf (Trans Exclusionnary Radical Feminist, courant de pensée militant excluant les personnes trans du combat féministe).

Le “cours méthodique et populaire de philosophie : le féministe et la question trans” présenté Claude Habib en décembre 2020 à la Bibliothèque Nationale de France s’inscrit dans ce contexte. Claude Habib n’est pas une spécialiste des transidentités mais elle a le poids de l’institution et la renommée d’une autrice publiée, professeure d’université comme justification de sa légitimité.

Axel Raingeard n’a aucune légitimité autre que d’être une personne trans, militante, pour qui s’informer pour comprendre sa propre expérience et la faire comprendre aux autres est une part de son quotidien. Il choisit d’écrire une conférence réponse à Claude Habib, non pas par vengeance ou par animosité mais car un discours aussi complet et représentatif du discours terf est l’outil parfait pour en relever l’incohérence, déconstruire un discours de plus en plus courant sur les transidentités, mais surtout de créer un socle de connaissances communes pour pouvoir échanger sur des fondations solides.

Rémunération à prix libre.

Projection : Ni les femmes ni la terre, ven. 19 mai, 19h.

La bibliothèque anarcha-féministe te propose une projection-discussion du documentaire Ni les femmes ni la terre, sous-titré en français, de Marine Allard, Lucie Assemat et Coline Dhaussy.
Ni les femmes ni la terre ! est un documentaire tourné comme un voyage en itinérance autour des luttes ayant trait au corps et au territoire. En Argentine et Bolivie, le film suit au plus près celles qui luttent contre les violences faites aux femmes, le système Monsanto et la destruction de l’environnement par les entreprises extractivistes. Il met en évidence le parallèle entre les logiques d’appropriation capitaliste, coloniale et patriarcale de la terre et des corps des femmes, compris comme potentielles sources de profit. Dans les favelas, les périphéries urbaines, les campagnes isolées en Patagonie et l’altiplano bolivien, ces femmes combattent pour le droit à disposer de leurs corps, pour un changement de cap des modèles économiques, pour la reconnaissance de la légitimité et de la dignité de leurs “territoires-corps-terres”. Elles dessinent des voies pour une révolution écoféministe globale, desde abajo a la izquierda, du sud au nord."

N’hésite pas à amener de quoi grignoter ou boire ! Ouverture du local à 18h30, projection à 19h.

Lectures poétiques, jeu. 25 mai, 18h30

Youk viendra lire des extraits de son recueil poétique Parce que je brûle.
Parce que je brûle retrace le parcours d’une mutation en colision avec le monde. Il y est question de tempêtes ; de celles que l’on subit, qui nous traversent, nous transforment jusque dans l’intime et nous déportent vers d’autres possibles.
Iel proposera à la vente : livres de poésie, prints, linogravures, peintures, noeuds papillon et fleurs en tissu.
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Kali lira ensuite des fragments de son univers fictionnel, entre explorations oniriques et anecdotes fantastiques, machines et sorcellerie, tendresse et obscurité.
Comment Mamie Souris est-elle devenue immortelle ? Que cherche Gladys au-delà de la tombe ? Venez festoyer avec les divinités d’Azaroth Au Ciel Noir, ou assister au théâtre de marionnettes d’un démon exilé !

Arpentage de Capitalisme gore, Ven. 26 mai, 14h-18h

L’arpentage est une technique d’éducation populaire consistant à découper un livre en plusieurs sections, pour se les répartir puis discuter de nos lectures. 10 places, inscriptions : bibli_afem@riseup.net. Prix libre.

Dans Capitalisme gore, Sayak Valencia, activiste et chercheuse transféministe décoloniale mexicaine, montre comment la source des violences au Mexique et dans d’autres parties du monde précarisées se trouve au cœur même du projet capitaliste néolibéral, et analyse la porosité entre le capitalisme et les mafias. Elle propose, pour s’attaquer au machisme et à l’hyperviolence des hommes subalternes, de former une alliance de tous les « devenirs-minoritaires » en vue de construire, avec les outils du transféminisme, de nouvelles masculinités affranchies du pouvoir hétéropatriarcal, et de permettre à toutes les personnes – hommes, femmes, personnes queer – des communautés subalternes de sortir de l’humiliation postcoloniale pour retrouver ensemble une dignité politique.