Nous sommes des familles, des personnes seul-e-s, des femmes seules avec enfants, des personnes âgées et de différentes régions du monde.
Nous sommes 75 personnes dont 25 enfants.
Nous nous sommes retrouvé-e-s ici à Toulouse pour différentes raisons : politiques, économiques, sociales ou familiales, et nous tentons simplement, comme tout le monde, de construire ou reconstruire notre projet de vie.
Nous sommes en formation, à la recherche d’un emploi, travailleurs et travailleuses précaires... et nos enfants sont scolarisé-e-s. Nous ne cherchons pas absolument à nous justifier, seulement, nous en avons assez d’entendre dire qu’on est des fainéant-e-s, et toutes sortes de propos racistes bourrés de préjugés.
Nous avons fait les démarches administratives nécessaires pour tenter d’accéder à un hébergement ou à un logement. Mais face aux critères de plus en plus stricts du marché de l’immobilier, au laissez-faire des pouvoirs publics, et au manque de places d’hébergement d’urgence, nous nous retrouvons contraint-e-s de nous mettre à l’abri dans des bâtiments vides et abandonnés, pour ne pas être à la rue et dans l’insécurité.
En tant que directeur d’un établissement de santé publique, votre fonction est de permettre à tous et toutes l’accès aux soins et à la santé. Les pouvoirs publics mènent actuellement une politique répressive, mettant des personnes dans une insécurité matérielle et sanitaire. Nous demandons à la direction de l’hôpital public de soutenir notre action : la défense de la santé commence par un accès au logement pour tous et toutes. Plutôt que de vendre des bâtiments à des promoteurs immobiliers privés, de privatiser des services, de supprimer des postes, de rendre les conditions de travail insupportables et inhumaines au point qu’il y ait eu 4 suicides chez le personnel en juin 2016, l’hôpital public se doit d’être solidaire des actions revendiquant un logement pour toutes et tous !
Lundi matin la préfecture enverra les forces de l’ordre pour expulser le bâtiment où nous vivions jusqu’ici. Face à cette situation d’urgence nous n’avons pas d’autre choix que d’occuper l’hôpital et nous sommes déterminé-e-s à ne pas retourner à la rue.
Au lieu de soutenir les solutions alternatives que nous sommes contraint-e-s de trouver par nous-mêmes, la seule réponse que nous avons eu jusqu’ici : la répression et les expulsions. C’est déplacer le problème. Nous n’allons pas disparaître.
Le collectif Lascrosses
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