Dix-huit ans après l’explosion d’AZF à Toulouse, l’usine Lubrizol à Rouen est détruite dans les flammes, laissant s’échapper un épais nuage de fumée noire de plusieurs kilomètres qui surplombe la ville et la campagne normande. Il pleut de la suie et les odeurs nauséabondes se répandent dans la métropole. « Tout va bien » répète en boucle l’État.
Tout va bien, malgré les eaux noires, les vomissements et les malaises. Tout va bien, malgré les 5253 tonnes de produits chimiques brûlés. Tout va bien, malgré les arrêts maladies qui se multiplient, les résultats d’analyse qu’on refuse de rendre public et les habitant·e·s qui quittent la région.
Bien loin de l’incendie, depuis Toulouse, nous comprenons l’inquiétude de celles et ceux qui vivent sous le tracé de ce nuage de mort, d’autant plus que cette saleté d’industrie a pété ici aussi, que c’est arrivé près de chez nous. Depuis, il n’y a pas grand-chose qui a bougé : ici comme ailleurs, on fabrique et on entasse des tonnes et des tonnes de produits toxiques. En attendant la prochaine explosion, le prochain incendie, le prochain « nuage toxique mais pas trop ».
Toutes ces années ont passé et pourtant lorsqu’il s’agit d’industrie, on est toujours dans le flou le plus total. Combien sommes-nous à habiter à deux pas d’une bombe potentielle sans même le savoir ? D’ailleurs, dans cette usine, là, avec sa cheminée et ses silos, qu’est-ce qu’on y fabrique ?
Nous avons voulu faire un point sur l’état du désastre dans l’agglomération toulousaine. Pour ça, nous avons listé tous les sites Seveso à moins de 50 kilomètres de Toulouse. Il y en a vingt, dont treize classé « seuil haut ».
Nous ne sommes aucunement des expert·e·s et l’objectif de ce recensement vise avant tout à se faire une idée de l’ampleur des risques qu’on encourt au quotidien. Souvent, les informations sont difficiles à trouver, le secret règne en maître lorsqu’il s’agit de l’industrie et nous serions ravi·e·s si des informations complémentaires étaient apportées.
Enfin, l’exposition médiatique que gagnent ces discrètes usines Seveso lorsqu’elles disparaissent dans un concentré de désastre ne doit pas nous faire oublier la banalité des lieux dangereux nécessaire à notre civilisation industrielle (sites nucléaires, barrages, risque industriel hors-Seveso, transport de matières dangereuses). Le travail tue, l’industrie aussi.
Les « seuils » de dangerosité ne servent d’ailleurs qu’à nous faire accepter les expositions quotidiennes aux risques. Parce que le cancer tue lentement, on a choisi d’autoriser les industriels à nous empoisonner. En France, 2,6 millions de travailleurs et de travailleuses sont exposé·e·s quotidiennement à divers cancérigènes et la négociation autour des seuils n’est qu’une façon de nous faire oublier l’essentiel : ces gens nous exploitent et nous tuent.
Les usines de mort doivent fermer, pour commencer.
À la vie, mort au capital !
À bas le travail !
Carte des sites Seveso autour de Toulouse
En rouge : les sites Seveso seuil haut / En bleu : les sites Seveso seuil bas
🔬 laboratoire 🍄 agro-industrie 💣 explosifs 🗑 traitement de déchets
✈ industrie aéronautique 🛢️ stockage de matières inflammables
Les 20 sites Seveso à moins de 50 km de Toulouse
⚠ — AB7 Industries · Deyme (31)
⚠ — Agro d’Oc · Monferran-Savès (32)
⚠ — ArianeGroup · Toulouse (31)
⚠ — Brenntag Midi-Pyrénées · Saint-Sulplice-la-Pointe (81)
⚠ — EPC France · Montdragon (81)
⚠ — Esso · Toulouse (31)
⚠ — Gaches Chimie · Escalquens (31)
⚠ — Gruel Fayer · Labastide-Saint-Pierre (82)
⚠ — Linde France · Portet-sur-Garonne (31)
⚠ — Logitia · Montbartier (82)
⚠ — Mecaprotec Industries · Muret (31)
⚠ — Occitanis · Graulhet (81)
⚠ — Pierre Fabre Médicament · Gaillac (81)
⚠ — PPMPP · Grisolles (82)
⚠ — Satys Surface Treatment · Cornebarrieu (31)
⚠ — Sté Etienne Lacroix Tous Artifices · Mazères (09)
⚠ — Sté Etienne Lacroix Tous Artifices · Sainte-Foy-de-Peryolières (31)
⚠ — STCM · Toulouse (31)
⚠ — Total Marketing France · Lespinasse (31)
⚠ — Triadis Services · Saint-Alban (31)
AB7 Industries (Deyme, 31)
production · stockage · emploi de produits toxiques
🔬🍄
Fondée en 1972 par René Chelle (ancien employé d’AZF...) AB7 Industries est spécialisée dans la recherche des polymères actifs, « ces derniers permettent d’emmagasiner un principe actif qui se libère progressivement dans son environnement » (La Dépêche). L’entreprise met au point des produits vétérinaires et des semences pour l’agriculture, des produits d’entretien ménagers : produits antiparasites, bracelets anti-moustiques, patchs contre les douleurs articulaires, etc. Elle est soutenue par différents organismes publiques, la banque d’investissement BPI, la région Occitanie et sous-traite une partie de sa recherche au laboratoire de recherche publique LCA. Le laboratoire de Deyme a été inauguré en 2013.
Agro d’Oc (Monferran-Savès, 32)
stockage · distributionde produits toxiques
🍄
Agro d’Oc est une coopérative agricole réunissant 1 200 agriculteurs, elle conseils les exploitants pour maintenir des rendements élevés et commercialise leur production. Agro d’Oc fournit également des pesticides, fongicides, insecticides, etc. « Au mois de juin 2002, les gendarmes saisissaient des produits phytosanitaires d’origine douteuse [...] à Agro-d’Oc à Gimont dans le Gers » (La Dépêche) au cours d’une enquête sur les causes de surmortalité chez les abeilles. En 2012, les surfaces exploitées par les adhérents à la coopérative était de 118 000 hectares.
ArianeGroup (Toulouse, 31)
production · stockage de produits explosifs
🛢️💣
Elle est surnommée la Poudrerie et se situe à seulement 4,5 kilomètres du Capitole, sur l’île du Ramier. En juin 2009, l’ancienne Société nationale des poudres explosifs (SNPE, créée en 1971), alors société d’État, a été privatisé au bénéfice de Safran. Elle porte alors le nom d’Herakles/Safran. C’est depuis devenu ArianeGroup, détenu à parts égales par Ariane et Safran.
Le livre Toulouse Necropole nous apprend que l’ancienne SNPE a occupé jusqu’à une cinquantaine d’hectares. On y produisait essentiellement des poudres explosives militaires et industrielles, mais on y exploitait aussi du gaz, des carburants et de la chimie fine. « A Toulouse, la fabrication directe de poudre noire a été arrêtée en 1973, délocalisée vers la SNPE de Sorgue, celle des gaz de combat a continué jusqu’au début des années 1990 et celle des propergols (combustibles/propulseurs des missiles et des fusées) à base de perchlorate d’ammonium est toujours développée aujourd’hui. »
Aujourd’hui, l’usine fabrique environ quinze tonnes de perchlorate d’ammonium par jour (avec un maximum de vingt tonnes), cinq jours par semaine, soit environ 4000 tonnes par an. La société voudrait augmenter la production de 40 % d’ici 2020-2022.
En matière de pollution, l’entreprise n’a jamais été très regardante. À tel point que Mediacités raconte :
A la demande du Préfet – dès 2010 -, puis sous la pression des collectivités locales (notamment le Conseil départemental et la mairie de Toulouse), l’entreprise a fini, en 2014, par installer un dispositif de récupération et de recyclage des poussières de perchlorate d’ammonium dans ses ateliers. Cette substance, la principale matière encore produite sur le site, entre dans la fabrication du carburant d’Ariane et du missile nucléaire M51. Ses poussières étaient jusqu’alors évacuées par une rigole d’eau qui filait droit dans la Garonne… En 2011, l’usine en rejetait encore 640 kg par an.
Quant aux risques, ils sont monumentaux : d’après certaines projections, en cas d’incendie et d’explosion, près de la moitié des vitres seraient soufflés par la déflagration 900 mètres à la ronde. On asisterait également à la formation d’un nuage toxique immense aux effets potentiellement irréversibles sur la santé. Du côté des autorités publiques, on a réduit en 2011 le « rayon d’influence des risques » de 1500 mètres à 330 mètres.
Brenntag Midi-Pyrénées (Saint-Sulplice-la-Pointe, 81)
stockage · conditionnement de produits chimiques
🛢️💣
Brenntag France possède 13 autres usines classées Seveso, l’entreprise s’enorgueillie de commercialiser 5 000 produits chimiques, et remplit souvent la rubrique faits divers de la presse régionale (accidents, grèves des salariés, entente sur les prix).
Comme le raconte Challenges, Brenntag, c’est « un monstre de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, propriété du fonds d’investissement BC Partners, qui domine de loin (50 à 55 % de parts de marché) son marché, la distribution de commodités chimiques, ces solvants, javel et autres soude que produisent Exxon, Solvay, Shell ou Rhodia et qu’utilisent à peu près toutes les entreprises industrielles, de Heineken à Saint Gobain, en passant par Beneteau. »
En juillet 2011, alors que l’usine de Saint-Sulpice-la-Pointe est encore classé Seveso seuil bas, une fuite d’acide nitrine se produit.
Mars 2018, deux ouvriers travaillant pour Deldossi (un sous-traitant de Brenntag) sur le site de Saint-Sulpice-la-Pointe sont grièvement brûlés lors du nettoyage d’une cuve d’acétate d’éthyle. Six mois plus tard France 3 réalisait un reportage, les riverain·e·s n’y apparaissaient pas très rassuré·e·s...
- Fiche établissement
- Base de donnée Basol
- PPRT introuvable
EPC France (Montdragon, 81)
stockage de produits explosifs
💣
EPC Groupe possède des filiales dans une quarantaine de pays et réalise chaque année un chiffre d’affaire supérieur à 300 millions d’€. EPC a été fondé en 1893.
Son usine de fabrication de dynamite de Billy-Berclau (Pas-de-Calais) explose en 2003. Quatre ouvriers sont tués sur le coup, l’entreprise est condamnée sept ans plus tard à 100 000€ d’amende, l’accident ayant été considéré comme « prévisible ».
Le site d’EPC France à Montdragon stocke des explosifs utilisés dans le civil (industrie minière, les travaux publics). Face aux risques d’explosions, le département du Tarn demande aux riverains de renfocer leurs menuiseries ou vitrages...
Esso (Toulouse, 31)
stockage de carburants
🛢️
Classique point de chute des mouvements sociaux toulousains cherchant un blocage économique à faire près de chez soi, le site d’Esso est un dépôt pétrolier voisin de STCM, autre usine Seveso... « le dépôt a été construit en 1963 sur une superficie de 6,3 hectares. Sa capacité de stockage atteint 38 000 m3. Les risques sont connus : incendie de liquides inflammables, explosion d’un nuage de vapeur d’essence voire d’un wagon-citerne chauffé… » indiquait sobrement Actu Toulouse à l’occasion de l’enquête publique relative au Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) lancée en 2017. A l’époque les riverain·e·s s’indignait de voir le périmiètre du PPRT réduit. « Comme par hasard dans le nouveau PPRT, la rocade qui se trouve à côté n’est pas touchée, le Canal non plus », peste Pierre Fourastié du comité de quartier Lalande. » (20 minutes).
Mais le vrai cheval de bataille pour les habitant·e·s des alentours, et les élu·e·s locaux, c’est un éventuel déménagement. Pas de bol, ça coûterait très cher et trouver un autre lieu proche de l’agglo n’est pas facile résumait La Dépêche.
Gaches Chimie (Escalquens, 31)
stockage · production · distribution de produits toxiques
✈🛢️
Gaches Chimie « apporte, facilite l’utilisation et la possession et fait accepter les solutions et produits chimiques. »
« Son activité est la distribution de produits chimiques dits « de base » (produits minéraux, hydrocarbures, additifs alimentaires, produits d’hygiène, produits destinés à l’industrie pharmaceutique et cosmétique comme des conservateurs, excipients...) » nous explique la Préfecture. Le site d’Escalquens sert au stockage de sa production, qui sert autant pour les particuliers (« galet de chlore [pour piscine] qui diffuse en même temps un répulsif insecte et moustique pour une baignade confortable ») que l’industrie aéronautique et l’agroalimentaire.
Pierre Gaches, patron de la boîte et fils du fondateur, se vante d’avoir fait tomber « le cartel de la chimie » dont faisait partie Brenntag.
Gruel Fayer (Labastide-Saint-Pierre, 82)
stockage · distribution de produits toxiques
🍄
Gruel Fayer est autorisé à stocker 7 350 tonnes de produits chimiques dit « phytosanitaires » ou « agropharmaceutiques » (c’est plus sexy que pesticides) dans cet entrepôt que l’entreprise a racheté en 2014. Au menu des insecticides, fongicides, herbicides, mais pas d’engrais soit rien d’explosif tente de rassurer la presse régionale. On se contentera de la « toxicité aiguë ».
- Fiche établissement
- PPRT introuvable
Linde France (Portet-sur-Garonne, 31)
production · stockage · distribution de produits toxiques et inflammables
🛢️
Linde France est la filiale française de Linde AG leader mondiale du gaz industriel. A Porter-sur-Garonne, Linde « exploite une installation de production de stockage de gaz de l’air (oxygène, azote et argon) et de conditionnement et de stockage de gaz industriels et médicaux » expliquait La Dépêche à l’occasion d’un accident survenue en 2015. Depuis 10 ans les plans sociaux se multiplient chez Linde France, les salariés de Portet-sur-Garonne sont régulièrement en grève que ce soit pour éviter les licenciements sur leur site ou dans d’autres usines du groupe (2015, 2017, 2018). Au cours de la grève de 2017 la Préfecture menaçait de réquisitionner une partie du personnel « pour éviter la pénurie de ces produits indispensables ». Les syndicats dénoncent des licenciements boursiers visant uniquement à augmenter les profits du groupe.
L’entreprise a été plusieurs mis en demeure par la Préfecture de Haute-Garonne pour des manquements concernant la sécurité du site.
Logitia (Montbartier, 82)
stockage · distribution de produits toxiques et infammables
🍄
Logita se décrit sur son site internet comme « spécialiste de la logistique des matières dangereuses ». C’est une filiale du groupe InVivo, premier groupe coopératif agricole français au chiffre d’affaire annuel de 5 milliards d’€ et propriétaire des magasins Gamm Vert et Jardiland.
Les entrepôts de Logita à Montbartier ont été inaugurés en 2004. En 2017 la Préfecture du Tarn et Garonne relaie la communication du Responsable d’exploitation de Logitia à destination des riverain·e·s. L’entreprise y est décrite comme une « plate-forme de stockage de semences et de produits de santé végétale au profit des coopératives agricoles du grand Sud-Ouest et des fournisseurs ». Concrètement, des centaines de tonnes de produits toxiques ou inflammables sont présents dans leurs entrepôts.
Mecaprotec Industries (Muret, 31)
stockage · emploi de produits toxiques
✈🔬
Mecaprotec Industries « est spécialisée dans le traitement de surface et activités connexes (peinture, contrôle non destructif, usinage chimique) pour l’aéronautique » (Usine Nouvelle), soit principalement Airbus. On y trouve également un laboratoire de Recherche & Développement partenaire de chercheurs d’universités toulousaines. En 2019 le préfet de région Etienne Guyot visitait ce « symbole de la réussite économique muretaine » (La Dépêche). Un passage obligé semble-t-il pour les préfets puisque sont prédécesseurs y avait fait deux visites de courtoisies.
Pourtant l’usinage chimique et la peinture industrielle ne sont pas sans conséquence, en mars 2002 une étude mettait en évidence une pollution des sols et de la nappe phréatique due à l’activité de Mecaprotec : cadmium, chrome et cyanures s’échappent de l’usine.
Occitanis (Graulhet, 81)
stockage · traitement de déchets dangereux
🗑
« Gérée par SARP Industries, filiale de Véolia propreté, Occitanis est spécialisée depuis 2002 dans le traitement et le stockage de déchets classés « dangereux et ultimes ». Mais que se cache-t-il sous ses « déchets » ? » s’interrogent des élèves de 3ème invité·e·s à visiter l’usine. A Graulhet on trouve donc une gigantesque poubelle où finissent terres polluées, résidus d’incinération et de réactions chimiques, etc dans ce centre de stockage de déchets dangereux/décharge de classe 1. Les déchets, plusieurs centaines de milliers de tonnes, y sont stockés puis confinés pour l’éternité.
En 2013 la Préfecture autorisait « en urgence » Occitanis a augmenter sa capacité d’accueil journalière face à l’augmentation de la production de déchets dans la région.
En 2018 Occitanis demande une extension de son autorisation d’exploitation (jusqu’en 2048 au lieu de 2029), un agrandissement du site et le droit d’y stocker de l’amiante (ce qui était jusque-là exclu). Le conseil municipale de Graulhet vote pour.
- Fiche établissement
- PPRT introuvable
Pierre Fabre Médicament (Gaillac, 81)
stockage · production · emploi de matière toxiques et inflammables
🔬🍄
« Pierre Fabre, c’est un peu le rêve américain mais version tarnaise. » L’entreprise est l’une des plus importantes dans le secteur pharmaceutique « en utilisant les ressources naturelles de plantes dénichées au fin fond de pays du tiers-monde qui trouvent ainsi une voie de développement économique » romantise La Dépêche. La propagande de Pierre Fabre parle d’une usine qui « assure le développement et la production de principes actifs pour toutes les activités du groupe ». L’usine est joliment nommée « Plantes et Industrie » et se trouve en zone urbanisée.
En 2013 un incident s’y produit. Philippe Peillon, le directeur développement et industrialisation « ne qualifie pas l’incident d’incendie car le problème serait resté confiné à l’intérieur de la chaudière ». Reste que les produits utilisés classés comme toxique ou inflammable si ils venaient à s’échapper ne seront pas retenus par une haie.
PPMPP (Grisolles, 82)
stockage · distribution de produits toxiques et inflammables
💣🛢️🍄
PPMPP (anciennement ND Logistics) est une plate-forme de stockage de divers produits. On y trouve notamment des produits inflammables, des aérosols, des produits toxiques, des produits dangereux pour l’environnement, des engrais, des produits soufrés, des comburants. L’entrepôt dispose de 12 cellules de stockage sur une surface de plus de 5 000m². Le site de la PPMPP stocke et expédie des produits dangereux destinés à l’activité agricole. Il peut accueillir jusqu’à 4 000 tonnes de produits dangereux pour l’environnement et 14 m3 de produits inflammables.
Satys Surface Treatment (Cornebarrieu, 31)
stockage · emploi de produits toxiques
✈
Ce site, basé à Cornebarrieu, est spécialisé dans le « traitement de surface de pièces aéronautiques ». Connu jusqu’à recemment sous le nom de Prodem, il a été racheté en juin 2018 par Satis. La grande majorité de son activité est dédiée à l’aéronautique et ses principaux clients sont Airbus et Safran. Pour un responsable Hygiène, Santé, Environnement de Prodem, l’établissement « est classé Seveso “seuil bas”, principalement à cause de nos activités de traitement de surface et l’utilisation de produits chimiques qui en découle », mais également à cause du « risque lié à la formation d’atmosphères explosives (Atex), notamment pour l’activité peinture par pulvérisation. » Pour se faire une idée, le traitement de surface par voie chimique nécessite 200 000 litres de bains.
- Satys rachète Prodem (Usine Nouvelle)
- Fiche établissement
- Base de donnée BASOL
Sté Etienne Lacroix Tous Artifices (Mazères, 09)
production · stockages de produits pyrotechniques et explosifs
💣
Le groupe Étienne Lacroix (dont le siège social est situé à Muret) est une vieille entreprise toulousaine. Elle a été créée en 1848 et fabriquait alors des feux d’artifices. D’après le livre Toulouse Nécropole, « avec la guerre de 1871, elle se met à fournir des fusées de signalisation à l’armée française. Elle fabriquera ensuite du matériel pyrotechnique pour la défense nationale et la police. En 1945, elle compte plus de 40 armées comme clients dans le monde. Elle emploie aujourd’hui environ 600 salariés (70 millions de chiffre d’affaires) qui produisent des leurres, des produits de masquage (fumées), des produits de simulation pour l’exercice, des pyromécanismes (grenades) et des mécanismes de mines anti-personnels. »
Le groupe dispose de deux usines dans la région toulousaine : une à Mazères et une autre à Sainte-Foy-de-Peryolères. À Mazères, en Ariège, on fabrique des tonnes de produits explosifs et pyrotechniques.
Le plan de prévention des risques technologiques (PPRT) précise que « l’établissement de Mazères a pour activités l’étude et la fabrication de compositions pyrotechniques à usage de divertissement, industriel ou militaire. » Il peut y avoir jusqu’à 10 tonnes de produits dangereux en production au même moment sur le site de Mazères et jusqu’à 303 tonnes de produits stockés.
Sté Etienne Lacroix Tous Artifices (Sainte-Foy-de-Peryolières, 31)
production · stockages de produits pyrotechniques et explosifs
💣🔬
A Sainte-Foy-de-Peryolières se trouve une usine de fabrication de feux d’artifices de Ruggieri, une marque que le groupe Etienne a racheté en 1997. En plus de la production de feux d’artifices ils y élaborent de nouveaux feux d’artifices testés sur leur champ de tir.
Suite à l’explosion de son usine Pirotecnia Zaragozana en Espagne (six employés tués, six blessés) qui fabriquait des feux d’artifices le groupe Groupe Étienne Lacroix relocalise une partie de ses employés sur le site de Saint-Foy-de-Peryolières.
La plaquette « campagne d’information sur le risque industriel » fournie par la Préfecture évoque des risques d’explosions et de nuages toxiques. En 2017 la sirène d’alerte de l’usine est améliorée afin qu’elle s’entende jusqu’au centre-ville de Sainte-Foy-de-Peryolières. De quoi fermer ses volets à temps en cas d’explosion incontrôlée ?
STCM (Toulouse, 31)
stockage · traitement de déchets dangereux
🗑
La Société de Traitement Chimique des Métaux (STCM), basée à Fondeyre, au nord des Minimes se situe à seulement quelques dizaines de mètres du dépôt Esso. L’activité principale de la STCM consiste dans le recyclage de batteries au plomb. Ouverte en 1952, l’usine a une capacité de traitement de 25 000 tonnes de batteries. Elle recycle également 600 tonnes de polypropylène.
Avec la densification du quartier et la futur arrivée du métro à Fondeyre, le comité de quartier Minimes-Barrière de Paris demande à ce que l’usine soit déplacée : « Nous craignons qu’elle soit un détonateur pour Esso. » Moins d’une semaine après l’incendie de Lubrizol, un feu de batterie s’est déclarée dans l’enceinte de la STCM. « Des relevés ont été réalisés, ils n’ont révélé aucune toxicité » affirme l’État. En septembre 2015 déjà, un début d’incendie avait nécessité l’intervention des services de secours. Aucune communication publique n’avait alors été réalisée.
Total Marketing France (Lespinasse, 31)
stockage de carburants
🛢️ ✈
Ouvert en 1972, le dépôt pétrolier Total de Lespinasse, pilier de l’économie toulousaine, bien connu des Gilets Jaunes, est classé Seveso seuil haut. Sur ce site, qui s’étend sur plus d’un hectare, on stockait en 2013 (d’après un rapport) jusqu’à 10 650 litres d’essence, 17 000 litres de gazole, 10 017 litres de fioul domestique et 7 000 litres de carburéacteur (du carburant pour l’aviation). Le dépôt Total produit plusieurs dizaines de tonnes de déchets dangereux chaque année.
Triadis Services (Saint-Alban, 31)
stockage · traitement de déchets dangereux
🗑
L’entreprise Triadis qui appartient au groupe Séché Environnement possède plusieurs usines en France.
Installée à Saint-Alban depuis plus de 20 ans, l’entreprise Triadis Services gère un centre de transfert et de regroupement de déchets dangereux. D’après un article datant de 2006 de La Dépêche, « 5 000 tonnes de déchets dangereux en petites quantités arrivent chaque année sur son site. » Sur son site, la société se vante de prendre en charge « tous les types de déchets dangereux, même les plus complexes » (comme par exemple de l’amiante, des déchets explosifs, des gaz industriels...)
Plusieurs sites de Triadis ont déjà connu quelques soucis, un nuage de chlore à Rennes, ou bien l’explosion d’un bidon à Etampes.
Toulouse... et alentours...
Le nuage ne s’arrête jamais à la frontière.
Nous avons choisi arbitrairement cette limite de 50 kilomètres qui ne comprend qu’une partie de la Haute-Garonne et des bouts de quatre départements limitrophes. En région Occitanie on compte au total 82 sites classés Seveso. Nous avons réuni ci-dessous quelques informations glanées au cours de nos recherches :
- Recherche des sites pollués/potentiellement pollués
- Recherche des émissions de polluants
- PPRT en Occitanie
- Les principaux risques majeurs à Toulouse
- Un ancien employé de Dyrup à Albi atteint de Parkinson porte plainte. Le procès a commencé début octobre 2019.
- En 2005, l’usine SMB Formulation (fongicides et insecticides) de Béziers flambe. Le vent porte l’odeur d’ammoniac jusqu’à Revel. « Tout risque de toxicité est écarté ». 1 720 tonnes de produits ont brûlé.
complements article
Proposer un complément d'info