Une omellette pour les vautours
Les « flics à moto » prennent de plus en plus de place dans nos manifestations. Deux par deux, en civil, casqués et équipés, ils sont de la section d’intervention CSI-31 (Compagnie de sécurisation et d’intervention de Haute Garonne). Ils sont apparus à Toulouse en 2009 pour renforcer le maintien de l’ordre en milieu urbain. Bref, avec la bac, ils représentent l’élite anti-émeute de toute la faune policière.
On a cru au début du mouvement contre la loi travail que leur rôle était uniquement de suivre les manifestations avec une grande mobilité, de renseigner les pelotons de BAC à pieds ainsi que d’identifier les manifestants à arrêter.
Mais depuis quelques semaines leurs pratiques évoluent. Ils passent du travail de renseignement et de coordination à la prise d’initiative sur notre terrain. Jeudi 12 mai, les quatre vautours à moto prenaient des photos avec leur téléphone devant le commissariat. Ils étaient seulement quatre à nous empêcher la tentative de continuer vers la Halle aux grains en balançant des lacrymos, à frapper les gens à coups de télescopiques, à tenter d’arrêter un camarade qui heureusement a pu s’échapper. Ils étaient seulement quatre aussi à péter de confiance en arrêtant l’un d’entre nous au détour d’une ruelle après la dispersion. Seulement quatre.
Ce petit appel est une invitation à réfléchir quant aux moyens de les tenir à distance ainsi qu’une proposition : des œufs, pourris ou de peinture, à leur balancer dans le casque, la visière ou le bec. L’idée, c’est à minima de les gêner, de les aveugler, car ils sont les yeux de l’arsenal du maintien de l’ordre, de les marquer. L’objectif étant aussi de réussir à leur signifier qu’ils ne font pas ce qu’ils veulent dans nos manifs, de leur subtiliser leur confiance, de la faire nôtre.
Nous pouvons maîtriser des poulets au sol, ceux qui volent doivent redescendre sur terre.
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