Programme du Kiosk : hiver 2023

Oi,
voici le mirifique nouveau programme du non moins flamboyant local, tout de palettes vêtu, qu’est le KIOSK ! Gloire aux palettes, sans qui l’autonomie serait un rêve encore plus lointain ! Mais je m’égare.
2022 est mort, vive 2023.

Une nouvelle année qui sera sans aucun doute complètement différente des précédentes. Par contre 2023 c’est nul, ça évoque pas grand chose. Et dire que les gens qui vivaient en 1312 avaient même pas la ref… c’est du gâchis. Bon bref et surtout bonne santé, la santé c’est important. Aah ça oui parce qu’ « une bonne santé fait le pauvre aisé. ». C’est bien connu.
Tu me diras, vu comment ça se profile vaut quand même mieux être aisé.
C’est pas gagné… bon et bien à défaut d’être plein aux as et/ou en bonne santé vous pourrez toujours venir au Kiosk voir des discussions de malade ! (tu l’as tu pogné ?) Et choper des bouquins de gros dingo.
Bon ok, en vrai on a menti c’est pas vraiment une librairie, c’est un club de plongée. C’est pas vraiment des livres non plus, c’est des tubas. Pour éviter de se noyer dans un océan de merde. Alors si comme moi, t’es pas fortiche en apnée, viens donc dans notre club !

Événements

Lundi 23 janvier 19 h : Une paillette dans l’engrenage Rencontre avec Samuele

Samuele auteur-compositeur-interprète, présente son livre-album, Une paillette dans l’engrenage, écrit durant sa démarche de transition de genre et suite à un épuisement professionnel. Pour ce nouveau chapitre, il.e combine ses médiums favoris, soit la chanson, la poésie et l’essai pour parler de révolution individuelle et collective, en utilisant la lentille de sa propre transformation.
Samuele aborde les thèmes du queer, de la transition de genre, de la santé mentale, de la joie, de la révolution et de la communauté. Sa démarche artistique est ancrée dans la croyance que le récit personnel est un outil puissant de changements sociaux.

Dimanche 29 janvier à partir de 15 h 30 : Goûter Dub - rencontre autour du fanzine Blackboard Jungle

Blackboard Jungle est un fanzine toulousain dont le premier numéro est paru en mai 2016. Dédié au dub (d’où son appellation de dubzine) il propose dans chaque numéro interviews, articles et chroniques pour un sommaire qui va du dub roots (le dub est à la base issu du reggae) au dub le plus électronique possible, en passant par tous les genres hybrides (le dub étant une technique de remix, il est possible de l’appliquer à n’importe quel autre style musical). Le dernier numéro, le huitième, se présente sous la forme d’un livre de 100 pages imprimées dos carré au format vinyle 10 pouces et inclut dans une pochette sérigraphiée. A chaque numéro, un dossier de fond explore des thématiques obscures (la musique nyabinghi, le label On-U Sound, le cumbia-dub, les rapports entre dub et science-fiction...), tandis qu’articles et interviews mettent en lumière des artistes de partout dans le monde et que les chroniques relaient les dernières sorties.

Lundi 6 février à 19h : Rencontre autour du fanzine L’attaque spécial A l’attaque du travail !

"L’Attaque" c’est un zine collectif basé au so-called Québec publié depuis presque 15 ans. Le collectif s’amuse à faire la lumière sur différents sujets, et pour leur dernier numéro (à vie !), illes se sont penché.e.s sur le thème du travail. Avec des témoignages, des essais, des récits, de la poésie, des illustrations et des collages, le zine expose les contradictions du travail : entre passion et ennui, asservissement et libération, travail rémunéré, militant ou invisible, le zine ratisse large. "L’Attaque" existe en tant que reflet de ce qui nous entoure et se veut une maison qu’on bâtit en gang. Même s’il s’agit du dernier numéro, il est l’occasion de tourner la page en beauté pour mieux s’attaquer à la suite des choses ! Noeuds de vipères qui viendra présenter le zine s’est à tour de rôle octroyé le chapeau d’éditrice, d’autrice et de collagiste pour le zine.

Mardi 7 mars à 18h : Atelier autour des réponses extra-pénales face aux violences sexuelles

Comment est-ce qu’on peut réagir face aux viols et aux violences sexuelles ? Qu’est-ce qu’on fait après un viol ? Comment on se relève ? Comment on peut aider ? à qui on parle ? Où est-ce qu’on fait retentir notre colère ? Comment on se protège ? Cet atelier propose de prendre le temps d’échanger sur nos expériences, nos vécus et nos questions, de partager les réponses extra-pénales qui sont non seulement possibles, mais nécessaires - subjectivement et politiquement. Cet atelier est animé par Thelma Lauren, à partir du corpus de textes Nous faire justice, anciennement paru aux éditions Burn Août. Ce livre regroupait un ensemble de textes de différentes sortes : témoignages, extraits de brochures, poésie, extraits de textes critiques.
20 personnes maximum (dans la limite des places disponibles)

Voir la brochure :

PDF - 30.4 Mo

Dimanche 12 mars à 15 h 30 : Goûter autour de la brochure Insomnies

Brochure collective autour des insomnies, qui rassemble des textes et des illustrations et qui, glissée sous l’oreiller, pourra peut-être aider à se sentir moins seul.e quand le sommeil nous quitte. Ou permettre l’évasion, la réassurance, l’échappée belle et la prise de force.

ANNULE ! Lundi 13 mars à 19h : Rencontre avec Jean-Marc Royer sur le nucléaire

Rencontre avec Jean-Marc Royer, auteur du Monde comme projet Manhattan paru au Passager clandestin, autour de ses derniers articles sur la guerre généralisée au vivant, la guerre en Ukraine, la techno-science et le nucléaire.

Le nucléaire est le fils aîné de la science du XXe siècle. C’est aussi un crime contre l’Humanité et un écocide depuis 1945. Cela n’a jamais été une « énergie propre » ni « décarbonnée », mais c’est un travail qui reste encore à documenter sérieusement.
Depuis le 24 février 2022, la porte du feu nucléaire est ouverte, et à ce jour, elle n’a pas été refermée. C’est une situation inédite sur Terre car c’est la première fois qu’un pays qui possède des armes nucléaires en attaque un autre, lui-même doté d’une quinzaine de réacteurs, lesquels n’ont jamais été conçus pour résister en temps de guerre.

Mise à jour : la rencontre est annulée pour la meilleure des raisons, la grève !

Dimanche 26 mars à partir de 15h : Goûter Punk

Discussion autour de la scène punk grecque, de son histoire et de son actualité, avec des contributeurs du zine Punkulture.
Ramène de quoi grignoter on prépare le café !

Nouveautés

Livres :

Sans Soleil :

  • L’internationale noire - George S. Schuyler
  • Logique du genre - Maya Gonzalez & Jeanne Neton
  • Art et Production - Boris Arvatov

Présence(s) :

Rattachements - Collectif Dispositions

PMN :

Je courais en pensant à Anna. Voyage à travers les luttes radicales italiennes des années 70

Zines/Brochures/Revues :

No country for old punk 2 ; Jeu Childfree ; L’odyssée de Jericho d’Hennelka ; Torba #3

Musique :

  • Psychofrore - Why Should We Care ? 12"
  • Zone Infinie - Atomisés 12"
  • Peur Bleue - Demo k7
  • PH People - Demo k7
  • Zipper - Dreamer’s Gate k7
  • Hot Chicks - Legalize It k7

Chroniques

Du diesel dans les veines de Serge Bouchard, Lux, 2022

Version courte de sa thèse d’anthropologie sur les camionneurs du Québec, Serge Bouchard nous embarque à bords d’un truck à la conquête du grand nord québequois. Une verve que l’on sens passionné, c’est un « petit » livre intéressant sur la mentalité des camionneurs de l’époque et surtout de cette partie du globe ou les conditions climatiques rendes chaque trajets fort incertains.

Eurêka street, de Robert MCLIAM WILSON (Roman, 1996)

Une bande de potes. Trois catholiques, un protestant. Plus ou moins prolos, trentenaires, qui èrent dans l’existence. Et cette existence c’est Belfast dans les années 90. C’est donc la recherche d’un sens à une vie qui semble figée comme la mousse au font d’une pinte, englué dans un marasme social que viennent rythmer les explosions et autres fusillades. IRA ou UVF cette fois-ci ? Mais attention, point de clichés, l’auteur (un local) semble en avoir gros sur la patate, pas de politique politicienne, tous pourris, tous à côté de leurs pompes. Ici ce sont les « vrais gens » qui parlent, les civils, avec leur problèmes de civils. Histoires de violences, et histoires de taf, histoires de cul et histoires d’amour. Loin des grands récits politiques et en même temps en plein dedans, au milieu des gens qui meurent, en faisant les courses. Un récit cru, qui donne un point de vu intéressant et peut mis en avant sur le conflit en Irlande du nord, loin du fantasme révolutionnaire.

Q comme qomplot Wu Ming 1, 2022, Lux

Et si Qanon, cette mouvance conspirationniste née sur internet qui érige Trump en sauveur d’une humanité attaquée par un nombre croissant de pédo-sataniste, s’était en fait inspirée du roman Q. L’oeil de Carafa, du collectif Luther Blissett Project auquel a participé l’auteur il y a plus de vingt ans ?

En retraçant la genèse de Qanon, Wu Ming 1 s’attèle à déconstruire l’idéologie qui traverse le « Qult ». et développe une critique importante du « debunking » qui, à la façon du magicien Houdini, démystifie autant qu’il discrédite les acteurs « imbéciles » du conspirationnisme sans toutefois en réduire l’influence.

Or tout un chacun peut-être sujet à adhérer à ce que l’on nomme couramment « théorie du complot ». Parfois à juste titre, puisque des « complots réels » ont existé (l’affaire du Watergate ou la stratégie de la tension en Italie). Et l’auteur de distinguer alors les « fantasmes de complot » : au but vaste de domination du monde, impliquant « un nombre d’acteurs potentiellement illimité », se déroulant toujours sans accros et « transcendant toutes les époques » ce même après avoir été décrié ; et les « hypothèses de complot » : au but précis, impliquant « un nombre d’acteurs limité », mis en œuvre « de manière imparfaite », sur une période donnée et se terminant « une fois découverts et dénoncés ».

Au rythme d’un propos limpide, touchant et puissant, tant historien, sociologue, journaliste que littérateur, Wu Ming 1 nous emporte dans cette galaxie qui dépasse de loin Qanon, sur laquelle on peut trop facilement fermer les yeux, mais qui ré-apparait à chaque fois que l’on vient se frotter au siècle. Nécessité apparaît alors de composer avec, voici donc quelques pistes qu’il semble urgent de continuer à emprunter.

Ténèbre de Paul kawczak 2020 (roman)

Au fin fond de la jungle congolaise colonisée, un homme, venue de chine, suivant le rituel d’un art tout à fait particulier, en découpe minutieusement un autre.
Nous voici plonger au coeur de la moiteur, de la fièvre et de la folie des hommes. Roman très organique qui suit deux expéditions coloniales belges au Congo. Une belle plume qui retranscrit très bien une ferveur halluciné. Une sorte d’apocalypse now au congo. Je déconseille cette lecture en été, par contre pour l’hiver c’est parfait.

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